Voilà pour les à-côtés. Car, pendant quinze jours, la responsable Compétition s’est surtout mise au service de toutes les délégations, s’assurant du bon déroulement des matchs, de la logistique autour du terrain, du planning des entraînements… « Pas de demande loufoque » à l’en croire, mais quelques coups de chaud. « A 23h, un samedi, le staff d’une équipe m’a demandé de privatiser une salle de balnéothérapie pour le lendemain matin. Quand tu y arrives, t’es contente ! » Histoire de bosser en confiance, Maud Kergoat avait, auprès d’elle, l’une de ses anciennes stagiaires au PB, Myosotis Secq-Marty.
Leur Euro à Eux
Par Arnault Varanne
Au-delà de Ruddy Nelhomme, entraîneur adjoint de l’équipe de France, plusieurs Poitevin(e)s ont oeuvré dans les coulisses de l’Eurobasket, qui s’est achevé dimanche à Lille. Une expérience unique !
Jusqu’à dimanche dernier, il flottait comme un parfum poitevin dans l’air lillois. Et pas seulement parce qu’une grosse vingtaine de fans d’ici avaient fait le déplacement jusque là-bas, en voiture, train ou… hélicoptère, pour supporter les Bleus dans leur quête d’une médaille continentale.
Non, pendant quinze jours, ce sont les talents de plusieurs cadres ou anciens cadres du PB86 qui se sont exprimés sur le parquet du stade Pierre-Mauroy. A commencer par celui de Ruddy Nelhomme, assistant-coach (presque) comblé de Vincent Collet. L’entraîneur en chef du PB a décroché une quatrième médaille, de bronze celle-là, en six campagnes. Très fort, même s’il lui reste un « goût amer » après la sortie de route en demie, face à l’Espagne. « C’est une déception, mais qui va faire grandir l’équipe de France. En tous cas, c’était super de voir cet engouement, ce public magnifique et d’avoir pris part à un événement unique en Europe. »
Du Poitiers, en veux-tu en revoilà ! Comme au temps de sa splendeur à Saint-Eloi, Vincent Royet a assuré le show dans l’Hérault et le Nord, avec quatre autres animateurs triés sur le volet. « Au total, j’ai assuré une quinzaine de matchs, dont France-Espagne, mais j’ai surtout vécu un rêve éveillé », relate le speaker d’Antarès (Le Mans, Ndlr) depuis deux saisons. Trois ou quatre séquences d’1’30’’ avant match, des fenêtres de tir de 30’’ pendant les quarts-temps… Royet le volubile est resté dans le cadre fixé par la Fédération internationale. Avec un « public très réceptif ».
Réécrire l’histoire
Dans la vie comme sur les parquets, il est compliqué d’être et d’avoir été. A l’heure où la France du basket se réveille bronzée et auréolée d’un vrai succès populaire à Lille, le parallèle avec l’histoire du Poitiers Basket 86 est aisé. Depuis deux saisons, le club vit une histoire tourmentée, sur les plans sportif et financier. Pour autant, et l’Euro vient de le prouver, il a découvert et/ou formé une palanquée de personnalités : Ruddy Nelhomme, Maud Kergoat, Vincent Royet, Evan Fournier bien entendu. Mais l’on serait tenté d’ajouter à cette liste Ophélie Montigaud, Tommy Hombert, Benoît Dujardin… Pardon pour ceux que nous aurions oubliés. A l’aube d’un troisième exercice de rang en Pro B, où la voilure est clairement réduite, le PB86 doit maintenant se réinventer pour continuer à exister. Ce challenge s’incarne au travers d’un travail prospectif intitulé « Cap 2020 ». Un bilan de l’existant autant qu’une ambitieuse projection à cinq ans. Sans beaucoup de pétrole, mais avec des idées, le pari relève de la gageure ! Aux innocents les mains pleines ?
Cet Euro, l’animateur de France Bleu l’a reçu « comme un cadeau » et remercie, au passage, le PB86 et Le Mans Sarthe Basket. « Sans ces clubs, je ne serais sans doute pas là… » Dès le 28 septembre, il retournera dans son Périgord d’adoption et effectuera des allers-retours avec la Sarthe. Bref, la vie reprendra son cours normal. Maud Kergoat, elle, est sous contrat avec la Fédé jusqu’à fin novembre et se « laisse le temps » de réfléchir à son avenir. Un avenir professionnel qui ne passera plus par Poitiers, même si les attaches restent solides. « Quand le staff de l’équipe de France nous voyait, Vincent, Myosotis et moi-même, à la fin d’un entraînement, il disait « Tiens, il y a une réunion du PB86 ! » », narre la Bretonne. Nul doute que l’Euro a rendu beaucoup de gens heureux à Poitiers.
Evan Fournier a grandi
L’ancien arrière du PB86 (2010-2012) a vécu un Euro tout en contraste, alternant le très bon et le médiocre, jusque dans les phases finales. L’histoire retiendra cependant que le joueur du Magic d’Orlando fut décisif dans la petite finale face à la Serbie (15pts).